Allez je profite de la diffusion d’Arte pour faire un petit billet sur ce grand classique de la Shaw et du film d’art martiaux en général.
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Rediffusions Arte multilingue : dimanche 30 septembre à 00h35, et lundi 8 octobre à 14h50)
"La 36e chambre de Shaolin" (1978), réalisé par le sifu (maître)
Liu Chia Liang (Lau Kar-Leung), ex directeur de combat du Cecil B de Mille chinois Chang Cheh, descendant direct d’un disciple du légendaire Wong Fei-Hung, et considéré par beaucoup comme le plus grand chorégraphe de films d'arts martiaux. Avec son frère adoptif
Gordon Liu, autre artiste martial exceptionnel, dans le rôle du moine San Te qui fit sa légende.
Une bonne critique (et une super site) ici :
http://www.hkcinemagic.com/fr/movie.asp?id=1086
Révolté par l’oppression que font subir les vilains mandchous au bon peuple chinois, le jeune résistant Liu Yu Te (Gordon Liu Chia Hui) décide de rejoindre le légendaire monastère de Shaolin, d’ordinaire réfractaire aux laïcs, afin d’y apprendre tous les secrets du Kung-fu.
C’est au prix d’une série impressionnante d’épreuves initiatiques toutes plus redoutables les unes que les autres et ayant pour théâtre chacune des 35 chambres du temple, qu’il deviendra un prêtre Shaolin certifié halal. Rebaptisé San Te, il finira par créer la 36e chambre du légendaire monastère (dont on ne dira rien histoire de ne pas tuer le suspense).Le générique, avec des séquences montrant Liu s’entraîner sous la pluie, est d’emblée exceptionnel. Si la première partie du film, un poil longue, flirte avec la Kung-fu comedy, la seconde, consacrée à l'initiation du jeune moine, quoique très classique dans sa trame, multiplie les moments de bravoure et véhicule une atmosphère unique en son genre et jamais égalée.
Le succès du film, considéré comme un grands classiques de la Shaw Brothers (avec La rage du tigre, La main de Fer, Le justicier de Shangaï...), donna lieu à une trilogie, toujours mise en scène et chorégraphiée par Liu Chia Liang, qui lorgne beaucoup plus vers la Kung-fu comedy que le premier volet.
Gordon Liu y incarne à chaque fois le rôle principal, mais on doit noter que les deux sequels ne sont pas la suite du premier volet. Ainsi, dans le second,
Retour à la 36ème chambre (1980), resté célèbre pour la technique de Kung-fu dite « de l’échafaudage », Liu n’incarne pas le rôle de San Te mais celui d’un jeune imposteur voulant se faire passer pour le célèbre moine.
Liu retrouve toutefois le rôle de San Te dans le dernier volet de la trilogie,
Les Disciples de la 36ème chambre (1985), à mon humble avis le moins réussi des trois (mais qui reste très sympathique).
En bref un film culte, presque mythique, encensé notamment par Quentin Tarantino, qui rendra hommage à Gordon Liu en lui confiant le rôle de Pai Mei - autre personnage fameux des films Shaw qu’on retrouve notamment sous les trait du grand Lo Lieh dans l’exceptionnel Executioners from Shaolin (1977) de Liu Chia Liang encore - dans ses deux Kill Bill. Egalement source d'inspiration du groupe de rap Wu-Tang-Clan, qui intitulera en hommage son premier album (1993) « Enter the 36th chamber ».
Jean
(toutes photos extraites des bonus des DVD Wildside)